Encore quelques illusions… Un univers magique (1)

Pauline Catherinot, spectateur relais au Théâtre de Vénissieux

Les 26 et 27 janvier à 20h au Théâtre de Vénissieux

Création janvier 2012

« Cinq interprètes (2 danseurs, 1 clarinettiste, 1 chanteuse et 1 éclairagiste) sont réunis pour construire sous nos yeux des illusions visuelles. La soirée se compose de tours chorégraphiés basés sur les grands principes magiques : disparition, téléportation, mentalisme, invulnérabilité, apparition, transformation et lévitation. Dans une ambiance étrange et ambigüe, à l’aide de quelques meubles de cuisine, le magicien, son assistant et l’éclairagiste mettent en place des stratégies artisanales plus ou moins abracadabrantes pour arriver à la réalisation du miracle annoncé. Comme sur la piste d’un cirque, un petit orchestre soutient nos arnaqueurs en proposant une version joyeusement décalée des Nocturnes de Chopin mêlant chant, bruitages et clarinette. Entre pure fascination, débordement d’énergie physique ou spirite et humour grinçant, le spectacle propose une vision truculente des illusions qui nous hantent encore. » Cie Propos

DISTRIBUTION

Conception, chorégraphie et illusion magique : Denis Plassard
Avec : Catali Antonini, Xavier Gresse, Jim Krummenacker, Dominique Ryo, Raphaël Vuillard
Eclairagiste : Dominique Ryo
Arrangements musicaux (Nocturnes de Chopin) : Raphaël Vuillard
Costumes : Béatrice Vermande et Julie Lascoumes
Perruques : José de Pedro
Scénographie : Amandine Fonfrède
Construction : Marc Terrier
Régie générale : Eric Dutriévoz
Régie son : Eric Dutriévoz ou Jean Bourgeois
Répétitrice : Géraldine Mainguet

COPRODUCTION

Théâtre de Vénissieux, Compagnie Propos
Avec le soutien de l’Adami

Je rentre du Théâtre de Vénissieux. Je viens d’assister au filage de la nouvelle création de Denis Plassard: Encore quelques illusions. Moment magique. J’ai une chance inouïe… Je le sais. Je la savoure. C’est bonheur. Voir, découvrir, entendre… un peu avant… C’est comme se cacher dans un placard pour voir le Père-Noël… Vous avez le pouvoir de voir ce qui ne se voit pas, ce qui reste – généralement – dans les invisibles / Mon enfance me colle aux pieds/ Mon ombre s’envole. Mon fauteuil est rouge. Place de choix. Je les aime ces fauteuils, ces instants où les aiguilles s’arrêtent et où plus rien n’a d’importance… si ce n’est le plateau, la magie de ce plateau… Et je me demande à cette heure où mènent les trappes… Où?  Peut-être vers des chemins à rêver, à imaginer (comme dans Alice). Alors. Je rêve. Je rêve… Être de l’autre côté du miroir. Écrire. Prendre des notes. Écrire vite parce que le temps presse. Parce que cela ne dure pas, parce que la mémoire s’use, parce que les yeux se ferment parfois une seconde. Il faut écrire. Le papier est ma mémoire. Une sauvegarde. Précieux. Le Moleskine. Une empreinte. Une trace. Les mots glissent. Je m’égare. Je rentre. Je rentre. Je rentre. Je rentre. – ça se multiplie et ça disparaît. Tout disparaît. Tout finit toujours par disparaître (vous comprendrez en voyant le spectacle…)C’était très bien. Un voyage dans une autre époque. J’ai promis de ne pas tout dire. Mais que reste-t-il alors? Comment ne pas gâcher les surprises? Comment ne pas devenir un gâche-noël?  Dire que j’ai aimé. C’est insuffisant. Ce qui compte c’est la scène, la proposition, le dispositif. Toute la problématique est là. Formuler sans dévoiler. « L’essentiel est invisible pour les yeux », disait Saint-Exupéry. Fermez les yeux. Entendez ma voix. Je vous emmène là-bas, dans un théâtre… Il fait froid dehors. Un peu de brouillard. Vous poussez la porte du théâtre, vous vous arrêtez peut-être au bar… Et vous ne savez qu’une seule chose… Il y aura encore quelques illusions. Décidément, cette thématique semble poursuivre la programmation. Après Joris Mathieu et son théâtre d’optique, ses expérimentations sonores et visuelles… place à la danse et à l’illusion. Un travail artisanal élaboré au fil des mois. Trois mois de préparation. La Compagnie Propos est en répétitions.

Il est 16h30 et je découvre. Denis Plassard donne quelques indications aux danseurs. Il s’installe à la table du régisseur. Cabotinages. Le Noir. Chuchotements. Et puis Saxophone. Les Nocturnes de Chopin. Invention. Merveille(s). Vibrations. Pas de visages. On ne sait pas vraiment qui est où, ni ce que « il » fait. D’ailleurs combien est « il »? J’ai pensé un, puis trois, ou quatre ou deux. Maintenant, je sais. Mais je ne dirai rien. / Disparition / Apparition /Je ne dirai rien. La promesse. N’insistez pas. Je ne dirai rien. Motus. Magie. Magie. Mes idées ont du génie. Entre le formica et le parquet… La musique / les nocturnes / cela pourrait être les Byrds / David Bowie ou Jim Morrison.

J’entends le Teppaz.

Vous entendez?

Ambiance polaroïd.

[C’est magique – tout comme ces visages qui apparaissent sur la pellicule après quelques secondes. Les pattes d’éléphant poussent… Je suis d’un autre âge… d’un autre temps… Je vole dans mon fauteuil…]

Que dire? Il y a des tours. Sept. Un magicien. Un assistant. Des entrées et des sorties. Du Jazz. De la voix. Des moments poétiques. De magnifiques costumes. Je pose une option sur le gilet!!! Vous allez perdre la tête. La vérité sera transformée, les illusions seront partout – dans les intérieurs, dans les extérieurs… Vous ne saurez plus comment vous vous appelez ni comment eux – là-bas – se nomment… D’ailleurs, « il » ou « ils »? Il y aura une histoire de réfrigérateur, de la lévitation, des trous, des vestes, des corps… des déplacements, des lumières, des doutes, de l’ambiguïté, du mystère…. Vertiges. Un cri peut-être. Alors je ne dis plus rien. Je garde les images et je retourne au SILENCE. Un spectacle à découvrir!!!

L’entretien avec Denis Plassard sera publié dans le week-end. Patience!

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